
Bagarre dans un bar à Rouen : le maire socialiste et les médias locaux accusent les nationalistes, l’Action française dénonce l’agression de 6 militants par 30 antifas
Une bagarre impliquant des antifas et des monarchistes du mouvement Action française (AF) a eu lieu le vendredi 26 septembre au Trois Pièces, un bar situé à Rouen et réputé pour être favorable aux idées de gauche. Les versions diffèrent selon les parties, tandis que les médias locaux et le maire ont pris partie contre l’Action française. L’Observatoire a décidé d’enquêter sur cette affaire, qui semble un peu plus complexe que ce que les autres médias peuvent en dire.
LE MAIRE ACCUSE LES NATIONALISTES
Selon le maire de la ville, Nicolas Mayer-Rossignol, ainsi que des médias locaux, cette bagarre aurait été déclenchée par les nationalistes. Le maire de Rouen évoque une agression préméditée par « de jeunes identitaires racistes » et affirme que plusieurs clients, dont la couleur politique n’est pas évoquée, auraient été blessés.
Le récit du maire, relayé dans une lettre adressée au procureur de la République Sébastien Gallois, affirme que six individus d'Action française auraient commandé des boissons avant de provoquer délibérément une bagarre.
Nicolas Mayer-Rossignol a décrit les nationalistes comme « racistes, homophobes, transphobes », affirmant qu’ils seraient venus dans cet établissement en sachant y trouver un public opposé à leurs idées. Selon le maire, la bagarre aurait débuté lorsqu’un nationaliste serait monté sur une table pour sauter sur un client, tandis que des éclats de bouteilles cassées auraient été utilisés comme armes. Plusieurs personnes auraient été blessées par ceux qui sont présentés comme les agresseurs.
En réaction, Nicolas Mayer-Rossignol a saisi le procureur et une enquête a été ouverte, tandis que le patron du bar a déposé une main courante.
LES MÉDIAS LOCAUX RELAIENT LA MÊME VERSION
Des médias locaux, à l’image de Paris-Normandie, France 3 ou encore Tendance Ouest, ont repris la version du maire à l’unisson - version qui, très probablement, provient originellement des militants d’extrême gauche. Or, les versions qui accusent les militants d’AF d’avoir provoqué les violences diffèrent légèrement selon les médias et dévoilent même une certaine contradiction.
En effet, alors que l’article de Paris-Normandie évoque l’utilisation de tessons de bouteille, fait particulièrement grave s’il est avéré, l’article de France 3, qui recueille des témoignages de militants d’extrême gauche, n’évoque pas ce point pourtant crucial. Ce même article, en revanche, évoque le fait que « six jeunes hommes, "âgés de 18 à 22 ans pas plus", sont arrivés et sont restés debout au bout d'une grande tablée sur la terrasse. ». Dès lors, comment expliquer ce cliché, publié le soir même par l’Action française Rouen sur son compte Facebook et qui démontre que les militants n’étaient pas restés debout en terrasse ?

De même, les témoignages n’évoquent pas le fait qu’un militant royaliste a été lynché au point de recevoir sept jours d’ITT. Le communiqué d'Action française, qui dément la version de l'extrême, est systématiquement brièvement évoquée à la fin des articles, tandis que les titres affirment que ce sont bien les royalistes qui ont agressé des clients du bar.
UN DROIT DE RÉPONSE D’ACTION FRANÇAISE QUI REMET EN CAUSE LE RÉCIT DE L’EXTRÊME GAUCHE
Parce que les médias locaux font la part belle à l’extrême gauche, L’Observatoire a pour sa part décidé de donner la parole à l’Action française afin qu’elle s’explique et réponde au narratif relayé par le maire et les médias locaux.
L’AF dément formellement cette version des faits et affirme que six de ses militants ont été les victimes d'une agression perpétrée par une trentaine d’antifas. Dans une publication du 26 septembre, les nationalistes affirment qu’ils ont été « accueillis » dans le bar pour une conférence sur le nationalisme intégral.
Le gérant du bar, Thomas Delaunay, a démenti avoir accueilli le groupe et a déclaré : « C’est évidemment faux. Ils se sont accueillis eux-mêmes, ils l’ont fait entre eux. »
La section rouennaise de l’AF explique à L’Observatoire que les militants n’ont pas réellement organisé de conférence dans le bar, mais que la publication visait uniquement à entretenir leurs réseaux sociaux. Toutefois, six de leurs militants étaient réellement présents pour décompresser un vendredi soir en buvant une bière, comme tous les autres clients.
L’AF affirme que ses militants étaient attablés à l’étage du bar et que la soirée se passait normalement. Au moment de partir, un antifa a reconnu un militant et a commencé à le provoquer. L’antifa s’est alors mis à crier dans le bar pour signaler la présence des militants nationalistes et rameuter ses camarades. Par la suite, le militant nationaliste qui a été reconnu s’est approché et est monté sur la table afin d’intimider l’antifa et pour lui signifier qu’il avait le droit de se rendre dans ce bar, comme n’importe quel client. C’est alors que la table s’est renversée ou qu’un antifa l’a renversée et que le nationaliste est tombé. Les antifas se sont alors jetés sur lui et l’ont roué de coups, occasionnant une blessure à l’épaule. Sept jours d’ITT ont été prescrits pour le blessé.
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Les six militants, acculés, ont tenté de se défendre comme ils pouvaient. Ils ont rendu les coups et en ont pris. Si des antifas ont pu être blessés, d’autres militants d’AF ont également reçu des coups jusqu’à en saigner, sans que cela ne provoque de graves blessures pour autant.
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L’AF Rouen explique à L’Observatoire que si le bar a un penchant à gauche, des militants s’y rendent de temps en temps et n’ont jamais rencontré le moindre problème. La section locale ajoute également qu’il est irrationnel que six personnes en attaquent trente, dès lors le récit du maire, probablement bâti de toutes pièces par les antifas eux-mêmes (ce qui révèle des connexions), s’écroule par son absurdité.
Ce récit remet complètement en cause ce qui est relaté par la presse. Cette affaire constitue une nouvelle preuve des liens entre la gauche institutionnelle, les médias locaux et les militants d’extrême gauche. Si la vérité semble difficile à établir et que les torts sont probablement partagés, les articles unanimement favorables à l’extrême gauche interrogent toutefois.
Par ailleurs, Nicolas Mayer-Rossignol tente d’instrumentaliser l’affrontement pour interdire la marche des Normands, une marche identitaire qui doit se dérouler le 18 octobre à Rouen. Elle est organisée par Les Normaux, un mouvement identitaire local qui est pourtant différent d’Action française.