Le Lyon Antifa Fest, dont la treizième édition doit débuter ce jeudi 11 décembre et s’achever au soir du 13 décembre, a finalement été interdit par les autorités après des semaines de polémique.

Cet événement antifasciste organisé par la GALE, un groupuscule dissous pour sa violence, devait combiner des concerts avec des groupes antifas du jeudi au samedi soir ainsi que des conférences sur des thèmes comme le fascisme et l’islamophobie. Il est finalement interdit du fait d’un risque pour l’ordre public.

Malgré l’opposition du maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendael (PS), la préfecture du Rhône, dirigée par Fabienne Buccio, a franchi le pas. Le 10 décembre, un arrêté préfectoral a interdit les trois soirées musicales du Lyon Antifa Fest, prévues à La Rayonne (11 et 12 décembre) et à l’Île Égalité (13 décembre). L’arrêté argue que l’événement, par son objet même, constitue un « trouble majeur à l’ordre public », du fait « de l'atteinte portée aux institutions et du trouble des consciences que provoquent les idées ainsi défendues ».

L’arrêté évoque des artistes aux paroles « anti-système » et « anti-police », tels que Poésie Zéro (avec des références à des cocktails Molotov contre la police dans sa chanson 1312), Costa (membre de l’AFA-PB qui exprime sa « haine contre les schmitts ») et Da Uzi (pour qui les policiers sont des « porcs »). La préfecture évoque également un antagonisme récurrent entre extrême gauche et extrême droite et considère que le festival pourrait être le point de départ de violences organisées. 

Visiblement avide de cumuler le plus d’arguments possibles, la préfecture a même évoqué les projections sauvages des Soulèvements de la Terre lors de la Fête des Lumières la semaine dernière lesquelles ont été soutenues par la GALE et  les organisateurs du festival. La préfecture, en somme, anticipe un événement durant lequel il y aurait forcément des propos ou des actes pénalement répréhensibles. 

Dès lors, les concerts sont interdits et le Lyon Antifa Fest se réduira cette année à une après-midi de conférences le samedi 13 décembre au Bieristan à Villeurbanne.

Les organisateurs du Lyon Antifa Fest ont toutefois prévu de déposer un référé-liberté devant le tribunal administratif afin de casser l’interdiction préfectorale. 

Le président du Lyon Antifa Fest est Axel « Grekos » Festas, l’ancien leader de la GALE qui est un antifa multi-condamné pour différents faits de violence. Il avait été reçu il y a quelques semaines par BFM Lyon pour défendre son festival alors que l’accès au Pass culture lui avait finalement été interdit. Des députés LFI ont immédiatement apporté leur soutien aux antifas, à l’image de Raphaël Arnault, Gabriel Amard ou Thomas Portes.

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La ville de Lyon a pour sa part pris un arrêté pour interdire une conférence de Salah Hamouri, intitulée « La Palestine, notre boussole anti-fasciste » et qui était prévue le mercredi 10 décembre. La municipalité invoquait un risque de troubles à l’ordre public en s’appuyant sur plusieurs manifestations sauvages qui ont dégénéré à la suite de conférences similaires, comme le 18 novembre 2024 où des dégradations avaient été commises, mais elle invoque également « un contexte d’augmentation significative d’actes antisémites sur le territoire. » Ce n’est pas la première fois que ce conférencier est visé par une interdiction : ce fut déjà le cas en juin 2023 et décembre 2024. À noter qu’en janvier 2023, la même municipalité écologiste de Lyon avait invité Salah Hamouri, avant de changer d’avis et d’en faire un indésirable ensuite. Salah Hamouri, connu pour son engagement en faveur de la Palestine, a été condamné à sept de prison en 2008 par un tribunal israélien pour avoir planifié l’assassinat d’un rabbin, ce qu’il a toujours nié.

La police a donc stationné devant « L’Atelier des Canulars » alors que la salle était vide.

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Mise à jour : le tribunal administratif a cassé l'interdiction de la préfecture, le Lyon Antifa Fest aura bien lieu dès ce soir.