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L’extrême gauche revendique le sabotage de quatre « méga-bassines »
Quatre réserves de substitution, communément appelées « méga-bassines », ont été vandalisées dans les départements de la Charente, de la Charente-Maritime et de la Vendée. Ces actes de sabotage ont été revendiqués par un collectif se présentant sous le nom de « DUPLOMB » (Débâchages Unis Pour L’Obstruction aux Méga-Bassines), qui affirme agir en opposition à la construction et à l’usage de ces infrastructures agricoles.
Des dégradations ciblées
Selon le communiqué de revendication, les méga-bassines visées se trouvent à Benon et Ferrières en Charente-Maritime, ainsi qu’à Fouqueure en Charente et à Sainte-Gemme-la-Plaine en Vendée. Les dégradations consistent principalement en des lacérations des bâches imperméables recouvrant ces réserves, rendant les structures inutilisables pour le stockage de l’eau destiné à l’irrigation des cultures.
Le collectif « DUPLOMB », dans un communiqué publié sur des réseaux alternatifs, justifie ces sabotages comme une réponse à l’adoption de la « loi Duplomb ». Ce texte, qui vient d’être adopté, vise notamment à faciliter la construction de nouvelles réserves de substitution en assouplissant certaines réglementations environnementales, en plus de réintroduire par dérogation l’acétamipride, un pesticide interdit. Pour les opposants, ces méga-bassines symbolisent une « privatisation de l’eau » au profit de l’agro-industrie, au détriment des ressources locales, des écosystèmes et de ceux qui ne bénéficient pas d’un tel dispositif.
Réactions des parties prenantes
Les agriculteurs irrigants, représentés notamment par la Coordination rurale, ont vivement condamné ces dégradations. Patrice Betard, membre de la Coordination rurale Vendée, a qualifié les auteurs de ces actes de « terroristes », soulignant le préjudice économique subi par les exploitants agricoles. Les méga-bassines, financées en partie par des fonds publics et privés, représentent des investissements conséquents, et les dégâts causés ne seraient pas toujours couverts par les assurances.
Un contexte de tensions persistantes
Ces sabotages s’inscrivent dans un conflit de longue date autour des méga-bassines, qui opposent agriculteurs irrigants et militants d’extrême gauche. Depuis plusieurs années, des manifestations, parfois marquées par des affrontements avec les forces de l’ordre, ont lieu dans la région, notamment à Sainte-Soline (Deux-Sèvres) en 2022 et 2023.
Un débat complexe
Le débat autour des méga-bassines reste polarisé. Les partisans de ces réserves, soutenus par une partie du monde agricole, défendent leur utilité pour sécuriser l’approvisionnement en eau des cultures face aux épisodes de sécheresse. À l’inverse, les opposants dénoncent un modèle agricole intensif qui, selon eux, épuise les nappes phréatiques et marginalise les petits exploitants.
Une vidéo a été diffusée pour accompagner le communiqué de revendication :