Le 22 avril 2025, à Villeurbanne, dans la métropole de Lyon, le siège de Citinéa, une filiale du groupe Vinci Construction, a été la cible d’un incendie volontaire. Le feu, allumé à l’arrière du bâtiment, s’est éteint de lui-même sans causer de dégâts majeurs ni de victimes. Sur la façade, un tag portrait l’acronyme désormais bien connu de « DDPF » ainsi que « Pas de CRA Dijon, ni aucune prison ».

Le lendemain, un courriel anonyme adressé à la rédaction du Progrès revendiquait cette action. Le message dénonçait la construction annoncée d’un centre de rétention administrative (CRA) à Dijon, en Côte-d’Or, destiné à la rétention d’étrangers en situation irrégulière en vue de leur expulsion. Or, Citinéa participe à ce chantier.

Plus encore, le courriel, qui critique toute politique migratoire répressive, critique également le capitalisme au travers des « entreprises qui gagnent de la thune en construisant des prisons où des milliers de gens sont maltraités » (sic). Le message se termine par une menace :  « On continuera nos attaques tant qu’ils continueront ces constructions [...] Ils peuvent sécuriser les parkings des taules pendant un moment mais pas pour toujours, et on a plein d’autres cibles en attendant. On restera imprévisibles ».

L’extrême gauche, qui rêve d’une révolution, semble donc s’approprier la vague d’attaques « DDPF », lesquelles ne semblent pas provenir de l’extrême gauche. Cependant, en accaparant cette marque, les anarchistes la renforcent et la sculptent à leur convenance. En plus de la critique des prisons, ils ajoutent donc la critique de la politique migratoire au travers des CRA.

Cette attaque de l’extrême gauche, qui dispose d’un pouvoir de nuisance et de destruction, démontre que cette piste ne devrait pas être totalement écartée concernant un certain nombre d’attaques contre les prisons françaises et les surveillants pénitentiaires. Et si l’extrême gauche, profitant d’une vague initialement étrangère à sa mouvance, s’était jointe à la série d’attaques ?

‍

‍