Le 11 novembre, Farid Faryssy, militant historique de La France Insoumise (LFI) et tête de file du parti à Avignon, a annoncé qu’il quittait le mouvement de Jean-Luc Mélenchon du fait d’une fracture profonde au sein de la fédération vauclusienne depuis l’arrivée de Raphaël Arnault. Cette rupture, consommée à l’approche des élections municipales de 2026, est motivée par des accusations graves portées à l’encontre du député Raphaël Arnault, désigné comme responsable d’un climat interne « gravement dégradé », notamment marqué par des « comportements autoritaires, des pratiques d’intimidation et des violences verbales », selon les termes de Faryssy.

Farid Faryssy, déjà candidat LFI pour les municipales de 2020 à Avignon et aux législatives de 2022, avait été désigné comme candidat naturel par les militants locaux lors d’un scrutin consultatif. Toutefois, il a été écarté au profit de Mathilde Louvain, une très proche de Raphaël Arnault. Ce choix, imposé par les instances nationales de LFI, démontre à la fois que le vote n’a pas sa place au sein de LFI et que Raphaël Arnault a pris le contrôle au sein de la section d’Avignon.

Faryssy dénonce une trahison : il a en effet affirmé que l’antifa Arnault, après son élection en 2024, lui avait promis qu’il serait candidat lors de l’élection municipale. En outre, il accuse Arnault de méthodes basées sur « la violence et l’humiliation », déclarant : « Si tu n’es pas d’accord avec lui, alors tu es un nazi ». Parmi les griefs, Faryssy évoque des discriminations liées aux origines, affirmant qu’Arnault « veut que les Arabes le servent, mais qu’ils ne prennent pas de responsabilités ».

Le candidat déchu cite également l’exemple d’un attaché parlementaire de Raphaël Arnault qui ferait office de chauffeur et garde du corps au député antifa, ce qui renforcerait son pouvoir d’intimidation. Il s’agit probablement de Jacques-Élie Favrot, un antifa de la Jeune Garde Lyon impliqué dans de nombreuses agressions et qui a rejoint son ami Raphaël Arnault à Paris dès son élection.

D’autres incidents allégués renforcent ces accusations : une condamnation d’Arnault en février 2022 à quatre mois de prison avec sursis pour une agression qu’il aurait initialement niée et cachée, entraînant une « perte de confiance » ; Faryssy dénonce également les violences d’Arnault à Lyon, qu’il assimile à des méthodes “de fachos”.

Mathilde Louvain, qui travaille dans le milieu culturel (elle est impliquée dans les mobilisations liées au festival d’Avignon), a donc été investie tête de liste LFI pour les municipales. Elle a exprimé sa tristesse face à ces attaques contre l’intégrité d’Arnault, les qualifiant d’« incompréhensibles ». Elle réaffirme l’engagement de LFI contre le racisme, « en interne comme en externe avec les habitants », et note qu’Arnault n’a pas répondu, car « il n’est coupable d’aucun de ces propos ». Selon l’entourage de l’ancien porte-parole de la Jeune Garde, M. Faryssy aurait donc démissionné sur des bases purement imaginaires.

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Farid Faryssy et d’autres anciens militants ont formé un nouveau mouvement local, « Humains libres et égaux », avec l’intention de soutenir une liste de gauche alternative contre l’extrême droite, mais pas celle de LFI. Cette scission illustre les divisions internes à l’extrême gauche à Avignon, ainsi que la prise de pouvoir de Raphaël Arnault au sein de l’appareil politique local de LFI.

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