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Douze militants d’extrême gauche seront jugés le 15 décembre pour l’attaque d’un train en Bretagne en 2022

19/11/2025

Le procès de 12 militants du collectif « Bretagne contre les fermes usines » et d’Extinction Rébellion se déroulera le 15 décembre prochain à Lorient, plus de trois ans après les faits. Le 19 mars 2022, ces militants s'étaient constitués en commando afin d’attaquer un train de fret près de Pontivy, dans le Morbihan (centre Bretagne). Cette attaque d’extrême gauche a entraîné la destruction de plus de 1 300 tonnes de blé destinées à l’alimentation animale, pour un préjudice d’environ deux millions d’euros.

Environ 50 individus avaient bloqué un train de la coopérative Le Gouessant en érigeant un mur de parpaings sur la voie ferrée, près de Saint-Gérand. Ils avaient ensuite ouvert les trappes de 22 wagons, déversant plus de 1 300 tonnes de blé sur les rails – une quantité estimée à l’équivalent de six millions de baguettes et valorisée à deux millions d’euros.

Les saboteurs, masqués et vêtus de blanc, avaient filmé et diffusé l’attaque : 

À travers leur action, les militants d’extrême gauche ont voulu dénoncer le modèle productiviste d’une certaine industrie agro-alimentaire ou encore la pollution (ammoniac, pesticides), tout en invoquant la crise environnementale  comme nécessité d’agir. Le blé déversé, rendu impropre à la consommation, a été ramassé manuellement puis aspiré par des camions, une opération fastidieuse menée par une dizaine d’employés de Le Gouessant et achevée après plus de deux jours de travail acharné.

Les agriculteurs et professionnels du secteur avaient dénoncé le sabotage, tout en soulignant les pertes pour les producteurs au milieu d’une crise céréalière mondiale. Le ministre de l’Agriculture de l’époque avait qualifié l’acte d’« inadmissible », et plusieurs plaintes avaient été déposées.

Parmi les 12 militants (sur 50) qui seront jugés, quatre avaient été interpellés en juin 2022 et huit autres avaient été mis en examen pour dégradation volontaire de biens et entrave à la circulation ferroviaire en 2023. Placés sous contrôle judiciaire depuis plus de deux ans, ils font face à des restrictions de déplacement, de communication et de sortie du territoire, qualifiées par leurs soutiens de « privation de liberté ».

Les accusés plaident l’état de nécessité écologique et espèrent une relaxe, considérant leur geste comme une alerte légitime contre un système destructeur. Plus encore, le 15 décembre, les saboteurs entendent faire « le procès de l’agro-industrie ».

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