
Contre la LGV Bordeaux-Toulouse, l’extrême gauche réoccupe la ZAD de la Guinguette Vaillante à Saint-Jory pour la cinquième fois et recouvre la commune de tags
Le 14 juillet 2025, la Zone à Défendre (ZAD) de la Guinguette Vaillante, située à Saint-Jory (Haute-Garonne), au nord de Toulouse, a été réoccupée par des militants d’extrême gauche opposés à la construction de la Ligne à Grande Vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse. Ce retour marque la cinquième tentative d’occupation de ce site, après quatre évacuations successives par les forces de l’ordre, la dernière datant de mars 2025. En quelques jours, les zadistes semblent être parvenus à recréer un camp où ils peuvent vivre et dormir.
Cette réoccupation s’accompagne de nouvelles dégradations dans la commune. Des tags anti-LGV, anti-pub et anarchistes ont été relevés, dont certains sur le mur du cimetière, ce qui démontre l’irrespect total du sacré par l’extrême gauche. Les tags « Feu à l’Etat, et aux flics, et aux mascus, et aux patrons, et aux fafs » ornent désormais les murs du cimetière. Victor Denouvion, maire de Saint-Jory, a condamné les dégradations, déclarant que « ces actes de vandalisme nuisent à l’image de la commune et mobilisent des moyens publics », sans nommer l’extrême gauche explicitement. La mairie a toutefois annoncé son intention de porter plainte.
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La ZAD de la Guinguette Vaillante, installée sur des terrains appartenant à la SNCF et à Voies navigables de France, vise à s’opposer aux travaux des Aménagements Ferroviaires du Nord Toulousain (AFNT), un projet clé de la future LGV. Les militants d’extrême gauche dénoncent un projet qu’ils jugent coûteux (14 milliards d’euros) et destructeur pour l’environnement.
La réoccupation, décrite comme « rocambolesque » par les zadistes, a surpris les vigiles et les forces de l’ordre présents sur place. Les militants ont reconstruit des abris de fortune, au sol et dans les arbres, pour maintenir leur présence. Cependant, ces actions ont suscité l’irritation des autorités locales. Pour le moment, les militants d’extrême gauche eux-mêmes avouent qu’ils ne sont pas inquiétés par la police et qu’ils peuvent passer leur temps à consolider leur ZAD à organiser des ateliers en « mixité choisie sans mec cis ».

Malgré quatre expulsions, seul un militant d’extrême gauche a été condamné le 2 juillet dernier à deux mois de prison avec sursis pour « opposition par voie de fait à l’exécution de travaux publics ou d’utilité publique ». Il est parvenu à être relaxé du délit d’« installation en réunion sur le terrain d’autrui sans autorisation en vue d’y habiter » et de « violences sur personne dépositaire de l’Autorité Publique sans interruption de travail ».
Cette ZAD illustre les tensions persistantes entre les militants d'extrême gauche et les porteurs de grands projets d’infrastructure, à l’image du chantier de l’A69.