
Condamnation de deux militantes de Riposte Alimentaire pour avoir aspergé de peinture la façade de Matignon, une peine de six mois ferme prononcée
Le 23 septembre 2025, deux militantes du mouvement Riposte Alimentaire (anciennement Dernière Rénovation) ont été condamnées par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir aspergé de peinture orange la façade de l’Hôtel de Matignon, résidence du Premier ministre.
Rachel, 23 ans, a écopé de six mois de prison ferme pour dégradations et violences sur personne dépositaire de l’autorité publique, une peine aménageable potentiellement sous bracelet électronique. Manon a été condamnée à huit mois de prison avec sursis. Les deux femmes ont également été condamnées à deux ans d’inéligibilité et trois ans d’interdiction de paraître sur les lieux de l’action.
L’action remonte au 2 novembre 2023, date à laquelle les militantes ont projeté de la peinture orange sur l’entrée de Matignon pour protester contre l’utilisation de l’article 49.3 par Elisabeth Borne, alors Premier ministre, afin d’adopter le projet de loi de finances de 2023. Ce texte avait écarté une hausse de 12 milliards d’euros de crédits pour la rénovation énergétique et thermique des logements, un enjeu central pour le mouvement qui milite pour des mesures d’ampleur contre la « précarité énergétique ». Les militantes portaient des t-shirts avec l’inscription « Qui est coupable ? » lors de l’action.
L’extrême gauche dans son ensemble a qualifié de « grave recul du droit des citoyens à défendre pacifiquement un futur vivable », dénonçant une sanction lourde pour une action de désobéissance civile non violente.
Cette condamnation s’inscrit dans un contexte de tensions autour des actions de désobéissance civile en France, qui tendent à se multiplier. Cet exemple pourrait donc calmer les ardeurs de certains militants d’extrême gauche.
Si la militante d’extrême gauche a été condamnée à six mois de prison ferme, elle n’est évidemment pas enfermée. Au contraire, elle a pu s’exprimer dans Le Média.