
Les journalistes du Télégramme refusent de condamner les violences contre Vincent Bolloré
Le 27 mai, un conflit interne a éclaté au sein du quotidien breton Le Télégramme à propos d’un éditorial signé par Hubert Coudurier, le directeur de l’information du quotidien, défendant Vincent Bolloré et condamnant les actions violentes de l’extrême gauche à son encontre. Alors que la direction a réaffirmé sa position contre les « dérives totalitaires » des militants d’extrême gauche, la Société des journalistes (SJT) s’est désolidarisée, refusant de condamner les violences et critiquant l’éditorial pour son parti pris.
Tout d’abord, le 24 mai au soir, Hubert Coudurier a publié un éditorial intitulé « Stop à l’agit-prop anti-Bolloré », en réaction à une manifestation contre Vincent Bolloré durant laquelle plusieurs centaines de militants d’extrême gauche s’étaient rassemblées sur la plage du Cap-Coz, à Fouesnant (29), dans le but d’aborder l’Île du Loc’h, qui appartient à l’homme d’affaires. Le lendemain, les militants d’extrême gauche s’étaient également donné rendez-vous à Ergué-Gabéric et ont tenté de s’introduire dans les locaux de Blue Solutions, qui appartient à Bolloré. Ce sont les CRS qui ont repoussé les assaillants.

L’éditorial affirmait que Bolloré « contribue au pluralisme des idées ans un pays longtemps soumis à une certaine doxa médiatique » et comparait les actions visant son droit de propriété à des « pratiques de régimes totalitaires ». C’était en effet la deuxième édition de cette manifestation dédiée à la lutte contre Bolloré dans le Finistère. Ce texte a suscité une vive réaction au sein de la rédaction.
Le 27 mai, la SJT a publié un communiqué afin de se désolidariser de l’éditorial, estimant que « de nombreux journalistes ne se reconnaissent pas dans les propos tenus ». Elle a reproché à Coudurier, également chroniqueur sur CNews (propriété de Bolloré), de ne pas avoir mentionné ce lien, jugé « trompeur ». La SJT a également souligné les « intimidations et menaces » exercées par Bolloré sur la liberté de l’information, sans expliciter son propos ni donner d’exemple concret. Il convient donc de comprendre que les journalistes du Télégramme se moquent éperdument des violences que peut subir Vincent Bolloré de la part de l’extrême gauche.
En réponse, la direction du Télégramme a publié un communiqué le même jour pour préciser que l’éditorial visait à « dénoncer la dérive totalitaire de certains mouvements d’extrême gauche , et non à soutenir Bolloré ou ses idées. Elle a estimé que la SJT « se trompe de combat » en critiquant l’éditorial plutôt que les violences.
Pour ces journalistes, il est tout à fait normal que Vincent Bolloré soit harcelé par l’extrême gauche, que le siège social d’Hachette soit dégradé, que la façade de Canal+ soit couverte de peinture, que l’ESJ Paris soit taguée ou encore que les salons du livre où Fayard est présent soient perturbés. Ils s’alignent ainsi sur la position de l’extrême gauche.