
Bordeaux : trois mois de prison avec sursis pour Myriam Eckert, conseillère municipale d’extrême gauche condamnée en appel pour outrage et refus d’obtempérer
Le 12 juin 2025, la cour d’appel de Bordeaux a condamné Myriam Eckert, conseillère municipale d’opposition et membre du collectif d'extrême gauche Bordeaux en Luttes, à trois mois de prison avec sursis et trois cents euros d’amende pour outrage à personne dépositaire de l’autorité publique et refus d’obtempérer. Cette décision intervient après une relaxe en première instance.
Les faits remontent au 22 septembre 2023, lors de la visite du roi Charles III et de la reine Camilla à Bordeaux, un événement ayant mobilisé un important dispositif policier dans le centre-ville. Selon les rapports des forces de l’ordre, Myriam Eckert, circulant à vélo sur le cours Victor Hugo, aurait apostrophé des policiers qui était en train de verbaliser une personne avec les propos suivants :
« Vous n’avez que ça à foutre, bande de cons ? »
Myriam Eckert reçoit alors l’ordre de s’arrêter pour un contrôle d’identité, ce qu’elle a refusé, démarrant ainsi une course-poursuite. Elle fut finalement interpellée au niveau du marché des Capucins. Lors de sa garde à vue de vingt-huit heures, durant laquelle elle a gardé le silence, elle a également refusé de se soumettre à des prélèvements d’ADN et à la prise d’empreintes.
La militante d’extrême gauche, de son côté, conteste cette version des faits. Elle affirme avoir simplement exprimé à voix haute son étonnement face à l’omniprésence policière, sans s’adresser directement aux agents, déclarant : « Ils n’ont que ça à faire, c’est bon. » Elle nie avoir entendu un ordre de s’arrêter et soutient que son départ rapide était motivé par un rendez-vous urgent, et non par une volonté de fuite.
En première instance, le 10 avril 2024, le tribunal correctionnel de Bordeaux avait prononcé la relaxe de Myriam Eckert, retenant la nullité de certaines accusations. Le parquet, contestant cette décision, avait fait appel. Lors de l’audience du 13 mai 2025 devant la cour d’appel, l'avocat général a requis trois mois de prison avec sursis et une amende de trois cents euros, une peine finalement retenue par les juges. Myriam Eckert a également été condamnée à verser quatre cents euros de dommages et intérêts à un policier pour préjudice moral.
L’élue d’extrême gauche a annoncé se pourvoir en cassation. Myriam Eckert, également fondatrice du Collectif contre les abus policiers (Clap 33), affirme être victime d’un harcèlement policier et judiciaire depuis près de vingt ans.